Une fleur rare endémique au Pays de Retz

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Dans les landes du Pays de Retz pousse une orchidée sauvage aux teintes violacées parsemées de blanc.
Une fleur rare endémique au Pays de Retz
De la famille des monocotylédones, ces fleurs jaillissent hors de terre au printemps.
Les orchidées attirent des insectes spécifiques pour procéder à leur pollinisation. Elles fabriquent des phéromones et copient l'image du pollinisateur de l'autre sexe avec leurs fleurs.
 
De nombreuses espèces d'orchidées sont protégées, et cet orchis autochtone ne doit pas être cueillie.
 

L'orchis sauvage

L'orchidée que l'on trouve dans le Pays de Retz pousse dans les prairies, au soleil, contrairement à de nombreuses congénères tropicales qui s'épanouissent à l'ombre, comme la vanille.
 
 
Le nom commun de cette jolie fleur est Orchis Bouffon de son nom botanique Anacamptis Morio. Elle n'est pas spécifique à la Loire Atlantique, on peut la trouver dans d'autres départements en France.
Taille et couleur d Anacamptis Morio
Cet Orchis n'est pas très grande, et pousse souvent en groupe. Elle mesure une dizaine de centimètres. 
La tige prend des couleurs sombres, moirées. La fleur est composée de trois sépales, de deux pétales. La labelle, qui est la partie inférieure est blanche tachetée de violet. Ses pétales affichent des veines de nuances plus soutenues. La couleur des fleurs varie du violet bleuté au violet pourpre.
 
Lorsque vous la croiserez au détour des chemins, admirez la et prenez la en photo mais ne la prélevez pas. Elle se disséminera au fil du temps en élargissant son territoire.
Quelle est la fleur qui pousse sur la route bleue au Pays de Retz?
 Au milieu du printemps, le terre plein central de la route bleue, qui traverse la pays de Retz aux alentours de Pornic, se couvre de fleurs aux couleurs vives. Découvrons d'où vient cette floraison, est elle artificielle ou s'est elle implantée spontanément?
D'où vient cette fleur?
Elle a été semée au gré des vents, et a élu domicile sur les accotements car elle s'y plaît. Cette fleur se nomme digitale et est une plante herbacée bisannuelle : elle croît en deux temps. La première année, elle s'enracine sous la forme d'un système basique mais résistant : la rosette. Quelques feuilles sont apparentes, disposées en étoile, tandis que la racine commence à s'enfoncer dans le sol. La seconde année, sa grande tige pousse, parfois jusqu'à deux mètres de hauteur, et se pare de ces magnifiques fleurs.
 
 La digitale pousse depuis longtemps dans notre région. Elle est commune à l'ensemble de l'Europe, et on en connaît plusieurs espèces. Celle que vous pouvez voir dans le Pays de Retz est la digitale pourpre (digitalis pupurea) que la tradition nomme parfois Gant de Notre Dame. Son nom s'apparente au mot digitus qui signifie doigt en latin. On suppose que c'est une allusion à la forme de capuchon ou de dé à coudre que prend la fleur.
Elle a besoin des insectes pour la pollinisation, et ses petites taches sur les fleurs attirent les bourdons. Elle peut croître autant en plein soleil qu'à la pénombre des lisières de bois.
Une plante connue depuis longtemps 
Dans le magnifique herbier d'Anne de Bretagne, elle apparaît sous le nom de Simbalaria Damoyselle.
Ce manuscrit a été élaboré vers 1510 par l'enlumineur Jean Bourdichon. Il comprend de subtiles représentations des plantes communes, toujours associées à des insectes, des grenouilles, de superbes gouttes de rosée. Dans le cas de notre plante, c'est un joli papillon bleu qui se perche sur la sommité de la plante. 
Ce manuscrit inestimable se transmit depuis Anne de Bretagne à tous les rois de France. Vous pouvez le consulter en ligne.
La digitaline, extrait de la digitale
La digitale fleurit de juin à septembre, aussi vous pourrez profiter du spectacle qu'elle vous offre durant tous les mois d'été. 
Attention cependant, il faut se contenter de l'admirer. Ses feuilles, ses fleurs sont d'une toxicité redoutable, il ne faut pas la toucher. Son ingestion peut être mortelle. 
 
Le rôle de la digitale en médecine n'est apparu clairement qu'au cours du 18ème siècle, en Angleterre. William Withering, médecin et botaniste, essayait en vain de soigner un malade. Celui ci souffrait d'une grave insuffisance cardiaque. Il utilisa tout son savoir sans obtenir d'amélioration. Il était convaincu d'apprendre le décès de ce patient prochainement.
Quelle ne fût pas sa surprise en le recroisant quelques temps plus tard, complètement rétabli. Sur sa demande, le patient lui confia avoir pris une tisane prescrite par une gitane. Withering supplia cette femme de lui vendre son remède afin qu'il l'étudie. Il dénombra 20 plantes utilisées pour cette décoction, et se mit à les étudier une par une. Il découvrit alors le pouvoir de cette plante, dont la juste dose pouvait guérir, mais une dose à peine trop élevée était dangereuse.
 
Mais ce n'est qu'au siècle suivant qu'un pharmacien français, Claude Adolphe Nativelle, réussit à isoler chimiquement le principe actif : la digitaline. Il eût grand peine a-à faire valoir ses travaux. Cette substance fût commercialisée par un laboratoire pharmaceutique américain qui réutilisât l'histoire de Withering en la romançant un peu: la mystérieuse gitane guérisseuse devenant une gentille grand mère botaniste, «Mère Hutton», une version plus lissée de la réalité.
 
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